Norma Kassi et Murray Humphries insistent tous les deux pour dire que de plus en plus de personnes s’intéressent au travail du RCM, lequel appuie la recherche vouée à l’avancement des connaissances relatives aux systèmes montagneux au Canada. Toutefois, il faut conscientiser davantage le public à l’approche holistique de la recherche appliquée du RCM, laquelle se fonde sur des modes de savoir autochtones et occidentaux.
Le RCM collabore avec divers détenteurs de connaissances et s’investit dans de multiples modes de savoir afin de faire progresser les connaissances en matière de systèmes de montagne et de les appliquer pour offrir un meilleur avenir aux peuples et aux régions de montagne. Le RCM se concentre particulièrement sur l’établissement de partenariats entre la communauté universitaire et scientifique, les peuples autochtones, les organismes partenaires et les soutiens gouvernementaux, et tous s’engagent à collaborer pour faire progresser les connaissances de manière inclusive.
Murray Humphries souligne également que le RCM est plus qu’un simple réseau de recherche, et qu’il s’agit d’un réseau de formation axé sur les relations et la confiance ainsi que sur l’application de connaissances répondant à des priorités locales. En raison d’un passé difficile, la recherche et la confiance suscitent encore des hésitations dans les communautés autochtones. Le RCM espère aider à combler ce fossé, contribuer à la réconciliation et encourager les gens à voir que nous pouvons réaliser des recherches dirigées par des autochtones qui sont pertinentes, respectueuses et qui génèrent des résultats tangibles pouvant aider les communautés à se développer et à progresser.
Banff ferme ses portes
Les destinations de montagne au Canada, comme Whistler, Banff et Jasper, sont reconnues comme des destinations touristiques prisées dans le monde entier et accueillent des millions de voyageurs internationaux chaque année. Banff est une petite ville d’environ 9 000 habitants, mais elle attire environ quatre millions de visiteurs par an, dont 50 % de l’étranger. Environ 90 % de l’économie de Banff repose sur le tourisme, secteur qui s’est arrêté brusquement en mars dernier. La pandémie et le manque de travail ont forcé de nombreux travailleurs saisonniers de Banff à rentrer chez eux. Le défi consiste maintenant à embaucher suffisamment de personnel pour la réouverture de la saison estivale.
Town of Banff
Réouverture de Banff
Selon Mme Sorenson, Banff se prépare avec résilience à un nouvel été touristique et est prête à accueillir à nouveau les visiteurs en toute sécurité. La Ville aide également les entreprises à assurer la sécurité et la durabilité des activités, et à créer de nouveaux produits et de nouvelles opportunités. Banff encourage les touristes à se promener à pied et sa rue principale, l’avenue Banff, est désormais réservée à la circulation piétonne. De l’espace supplémentaire est prévu pour permettre la distanciation sociale, offrir des places assises à l’extérieur pour les restaurants, donner aux entreprises une plus grande zone d’opération et assurer la sécurité des transports publics. Banff a également créé un groupe de travail sur l’économie composé de différents acteurs afin d’explorer et de tester des approches innovantes et durables en matière de tourisme.
Les gens viendront-ils ?
Les touristes viendront-ils en grand nombre à Banff ou hésiteront-ils à voyager ? Comment les gens aborderont-ils les voyages au temps de la COVID-19 ? Joe Pavelka, professeur d’écotourisme et de leadership en plein air à l’Université Mount Royal, tente de répondre à ces questions à l’aide d’une étude sur les craintes et les aspirations en matière de voyage associées à la COVID-19. L’étude se veut une enquête de 45 questions se répondant en 8 à 10 minutes et élaborée dans le but de recueillir des données auprès de personnes encore en confinement.
Pavelka explore d’abord comment les crises passées nous donnent une indication de ce à quoi il faut s’attendre lorsque l’industrie du tourisme redémarre. Après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, puis lors de la crise financière de 2008, les voyages ont été brièvement interrompus. Le retour progressif des voyages a commencé par des déplacements locaux et régionaux en voiture. Voyager en avion est la première chose à laquelle les gens renonceront en cas de crise, mais le secteur du tourisme de plein air et d’aventure a fait preuve d’une remarquable résilience et n’a connu que des perturbations très mineures pendant ces deux crises.
Résultats préliminaires de l’enquête
L’enquête révèle que la plupart des gens sont désireux de se rendre dans des endroits qu’ils pensent sûrs et dotés d’installations médicales modernes. Seul un faible pourcentage d’entre eux ont déclaré ne plus être à l’aise de voyager. La plupart des personnes interrogées ont affirmé que pendant une pandémie, se retrouver loin de leur famille, de leurs amis et dans une grande foule représentait leur plus grande crainte de voyage.
La majorité a déclaré qu’elle se rendrait dans une destination de nature après la levée des restrictions. Beaucoup ont également affirmé qu’ils feraient un voyage en voiture dans leur pays ou leur région pour visiter la famille et les amis. Parmi les types de voyages évités figurent les croisières et les visites de grandes villes, les centres de villégiature tout compris et ceux d’attractions majeures (par exemple Disney World).
En résumé, les gens veulent voyager, mais ils recherchent avant tout des options touristiques à proximité de chez eux. Certains types de voyages sont moins attrayants, ce qui peut exercer une pression sur les types de voyages qui sont plus attrayants à l’heure actuelle. Les destinations de nature et de montagne plus recherchées peuvent devenir très fréquentées par les touristes, ce qui préoccupe aussi beaucoup les résidents. Même si les touristes internationaux sont moins nombreux à visiter Banff cet été, l’augmentation du tourisme local compensera-t-elle la baisse des chiffres ? L’avenir nous le dira.