Crédit photo: Trevor Klatko
Sherry Bellamy et Cindy Hardy soutiennent que «le mélange des connaissances occidentales et autochtones sans des idées de supériorité occidentale dans les services de santé mentale peut permettre une voie de guérison et de décolonisation pour les peuples autochtones du Canada». Ils explorent des ouvrages sur l’anxiété et les peuples autochtones Canada et attirer l’attention sur les données limitées disponibles sur les communautés autochtones.
Bellamy et Hardy soutiennent que les articles de recherche publiés par des systèmes de connaissances occidentaux créent des limites parce qu’ils n’accèdent pas à « l’étendue et la profondeur des connaissances Autochtones» parce que les connaissances autochtones sont transmises par le langage et pas par l’écrit. Dans cet article, Bellamy et Hardy recueillent des recherches provenant des trois groupes distincts de peuples Autochtones reconnus par la constitution Canadienne: les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
Les auteurs différencient entre la peur et l’anxiété de caractériser l’anxiété comme une peur excessive d’une menace qui peut ou ne peut pas se produire à l’avenir. La qualité de vie d’un individu peut diminuer lorsque l’anxiété interfère avec les activités quotidiennes. Les troubles anxieux commencent souvent dans l’enfance par les phobies et les troubles obsessionnels compulsifs et se développent tout au long de la vie pour apparaître chez les adultes et les adolescents sous forme d’anxiété sociale et de troubles paniques.Les troubles anxieux sont très répandus au Canada, une personne sur quatre âgée de plus de 15 ans souffrant d’un trouble anxieux à un moment de sa vie. Il existe un manque de recherche sur les populations autochtones au Canada et les études actuelles ont donné des résultats mitigés sur la prévalence des troubles anxieux.
Il existe des différences significatives entre les modèles de santé mentale Autochtones et occidentaux. Le modèle autochtone est plus holistique, relie la guérison aux relations et au lien avec la terre. Les conséquences du traumatisme historique et les effets durables de la colonisation sont de nouveaux domaines de recherche et l’utilisation de méthodes empiriques occidentales dans les études a été critiquée comme une forme de colonisation continué. Bellamy et Hardy soulignent que les modes de connaissance occidentaux et Autochtones doivent exister ensemble, sans hiérarchie, afin de découvrir les avantages des deux systèmes et de comprendre que le monde peut être vu de différentes manières.
De nombreuses études ne font pas de distinction entre les milieux urbains, ruraux et de réserve, qui crée un autre défi pour les chercheurs. C’est une limitation importante parce que les villes ont des défis uniques qui peuvent créer des risques plus élevés pour les troubles de santé mentale comme l’anxiété. La population Autochtone qui déménage dans les régions urbaines est diversifiée et varie grandement selon les facteurs comme l’éducation, l’emploi, le revenu et la structure familiale. Ils peuvent également être séparés de leur ancien réseau social, qui réduit les possibilités de soutien. Les auteurs croient que plus de recherches est nécessaire pour mieux comprendre la population Autochtone urbaine au Canada.
Les troubles anxieux peuvent précéder la dépression et la toxicomanie et commencent souvent dans l’enfance. La recherche sur les populations autochtones est limitée mais essentielle pour découvrir les besoins de chaque communauté. Une relation existe entre la consommation problématique d’alcool, les traumatismes historiques et la perte de culture et de connexion à la terre; et il est essentiel de découvrir les motivations sous-jacentes à la consommation d’alcool. Par exemple, les jeunes Autochtones ont consommé de l’alcool pour faire face à leur anxiété, améliorer leur humeur et réduire la tension dans les situations sociales. Bellamy et Hardy croient que c’est un domaine important pour la recherche future pour contribuer à la prévention de la consommation d’alcool à l’âge adulte.
Il est important d’identifier les facteurs de résilience dans les populations autochtones, parce que des connaissances acquises peuvent avoir une influence positive sur la santé des communautés. Les recherches actuelles indiquent qu’il pourrait être un degré élevé de résilience au sein des communautés autochtones et que les données de la population générale montrent que des mesures de soutien social de grande qualité peuvent améliorer cette situation. Bellamy et Hardy croient qu’il existe un besoin d’identifier les facteurs de résilience propres aux communautés autochtones. Cela permettra de mieux se concentrer sur le soutien et la compréhension de la communauté Autochtone et de son identité culturelle.
Les outils d’évaluation doivent être culturellement appropriés et une pleine appréciation de la complexité et de la diversité des peuples Autochtones est requise. Des visions du monde différentes entre le client et l’évaluateur peuvent créer une mauvaise communication et des évaluations inexactes. Les services occidentaux de santé mentale ont été critiqués comme une forme de colonisation parce qu’ils exigent que le client «embrasse des traditions comme le dualisme esprit-corps, l’individualisme et l’exclusion de la spiritualité comme facteurs de bien-être mental». Ces limitations augmente la necessité des methodes de guérison traditionelle pour les populations Autochtones.
Les troubles anxieux sont fréquents dans la population générale et sont probablement répandus dans les communautés Autochtones Canadiennes. Les enfants Autochtones peuvent être exposés à de multiples facteurs de risque, notamment de mauvaises conditions de vie, la pauvreté, les parents souffrant de dépression et d’anxiété et les niveaux élevés de stress parental. La délocalisation vers les centres urbains peut créer une séparation par rapport aux réseaux sociaux importants, réduise les chances de soutien. La prise de conscience croissante des effets de la colonisation et des traumatismes historiques sur la santé mentale des Autochtones souligne la nécessité d’intensifier les recherches. Il est également nécessaire de mélanger les connaissances pour générer des services de santé mentale culturellement appropriés qui peuvent manifester une «voie de guérison et de décolonisation pour les peuples Autochtones du Canada».
Cet article est un article écrit par Michelle Murphy. Pour plus des renseignements, lire la recherche originale publié (en anglais) :
Bellamy, S. and Hardy, C. (2015). Anxiety Disorders and Aboriginal Peoples in Canada: The Current State of Knowledge and Directions for Future Research. Prince George, BC: National Collaborating Centre for Aboriginal Health.