L’érosion côtière révèle l’étendue de la couche active sous-jacente au pergélisol à base de glace sur la plaine côtière de l’Arctique dans la zone spéciale du lac Teshekpuk de la National Petroleum Reserve – Alaska. Crédit: Brandt Meixell, USGS
Dans le nord-ouest du Canada, les glaciers et le permafrost ont conservé des anciens sédiments glaciaires et du glace de la fin du Pléistocène il y a des dizaines de milliers d’années. Cependant, les changements climatiques récents ont provoqué une augmentation des températures et des précipitations, de la décongélation du pergélisol qui a dramatiquement modifié le paysage. Ces changements environnementaux axés sur le climat auront des effets durables tant sur le terrain que sur l’écosystème. Des chercheurs du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest ainsi que de l’Université d’Ontario, de l’Université d’Ottawa et de l’Université d’Auckland en Nouvelle-Zélande ont mené une étude déterminer à quel point ces effets sont drastiques.
Afin de déterminer comment le paysage a été modifié par le dégel climatique du pergélisol, les chercheurs ont utilisé des images satellitaires et des logiciels statistiques pour mesurer et cartographier de petits glissements de terrain qui surviennent lorsque le sol congelé et décongelé. Ces petits glissements de terrain sont connus sous le nom de «décongelants de chute ou «en anglais, thaw slumps” ». Ces chutes de dégel modifient le paysage en transformant un terrain plus lisse, resté uni par le pergélisol, dans des chutes de sol irrégulier. Ces petits glissements de terrain peuvent exposer les glaces de terre précédemment couvertes, ce qui accélère encore la vitesse à laquelle le paysage est modifié et crée une boucle de rétroaction positive. Les sédiments déposés par ces petits glissements de terrain sont souvent emportés par des cours d’eau et des rivières qui ont un impact écologique durable sur les bassins hydrographiques et les environnements.
En cartographiant ces décongelant de chutes et en examinant les concentrations de sédiments en suspendus dans les rivières, les chercheurs ont pu former une image complète des effets environnementaux de la dégradation du pergélisol. Dans l’ensemble, ces processus géologiques “signalent le renouvellement climatique de la déglaciation et l’évolution du paysage du pergélisol postglaciaire”.
Le rythme accéléré auquel ces changements au paysage passent a également affecté les zones côtières. Les sections de l’île Banks et de l’île Victoria dans l’Arctique Canadien a radicalement modifié avec la dégradation du pergélisol et le décollage du terrain.
Crédit d’image: images de l’Observatoire de la Terre de la NASA par Joshua Stevens, en utilisant les données Landsat de la Commission géologique des États-Unis.
Le permafrost est depuis longtemps l’un des indicateurs les plus forts du changement climatique. La dégradation du pergélisol est le mécanisme principal des changements climatiques du paysage dans les régions polaires. Les modifications au paysage auront des répercussions durables sur l’écosystème et libéreront le carbone détenu par la glace de terre. L’ampleur de la dégradation du pergélisol, ses effets sur le terrain ainsi que son intensification récente, indiquent qu’on est au bord significatif de changements géologiques axés du changement climat.
Cet article est un sommaire écrit par Pierre Lin. Pour plus d’informations, accédez au document complet (en Anglais) :
Kokelj, Steve V.; et al (2017). Climate-driven thaw of permafrost preserved glacial landscapes, northwestern Canada. The Geological Society of America.