Une nouvelle étude de chercheurs de l’université de l’Alberta démontre comment le changement climatique pourrait affecter les papillons

Auteur

Annie Webb

Publié

22 mai 2020

Édité

22 mai 2020

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On s’attend à ce que le changement climatique perturbe considérablement les communautés écologiques. Le changement climatique affecte directement les espèces en altérant leur habitat. Cependant, les effets indirects du changement climatique sur les interactions entre les espèces, comme la prédation et la concurrence, peuvent avoir des répercussions tout aussi importantes sur les espèces. Ces effets indirects peuvent également amplifier ou freiner les effets directs du changement climatique sur une espèce.

Des chercheurs de l’Université de l’Alberta ont utilisé la modélisation pour tester les effets directs et indirects du changement climatique sur un papillon alpin (Parnassius smintheus), qui vit dans les prairies alpines allant du Nouveau-Mexique jusqu’au Yukon et qui se nourrit d’un seul genre de plante (Sedum). L’auteur principal, le Dr Alessandro Filazzola, a utilisé des données scientifiques prises par des amateurs et le grand public pour suivre à la fois le papillon et la plante à travers l’Amérique du Nord.

Ils ont constaté que les modèles intégrant uniquement les effets directs du changement climatique sur le papillon montraient une augmentation dans sa distribution. Cependant, lorsque les Sedum ont été inclus dans le modèle climatique, la distribution du papillon a été considérablement réduite. D’autre part, les papillons ayant un régime alimentaire généraliste étaient moins susceptibles d’être affectés par le changement climatique.

Ces effets indirects sont plus susceptibles d’affecter les papillons, car les chenilles ont souvent un régime alimentaire spécialisé, se nourrissant d’une ou de quelques espèces végétales. Ces effets sont également plus prononcés dans les environnements alpins, qui sont sensibles aux changements de température, car il s’agit de “systèmes fermés” avec des zones de migration limitées. Le réchauffement climatique transforme la prairie alpine – habitat des papillons – en arbuste ou en forêt. Les papillons pourraient ne pas être en mesure d’atteindre le prochain sommet de montagne pour les ressources et l’habitat. La neige est également importante pour les papillons alpins, car elle isole leurs œufs en hiver.

L’approche plus holistique de cette étude souligne l’importance de prendre en compte les nombreux effets indirects et souvent négligés du changement climatique sur les réseaux alimentaires des communautés, qui peuvent entraîner des pertes de biodiversité importantes. En améliorant notre capacité à quantifier les effets complexes du changement climatique sur les écosystèmes, nous pourrons mieux atténuer la perte de biodiversité et contribuer au maintien des services écosystémiques, tels que la pollinisation.

Lire le document ici (en anglais seulement) : « Inclusion of trophic interactions increases the vulnerability of an alpine butterfly species to climate change » dans Global Change Biology

Voir l’article publié dans le Canadian Geographic (en anglais seulement)

Voir le résumé sur le site de l’Université de l’Alberta (en anglais seulement)

Sedum species, the larval food plant of P. smintheus

Sedum species, the larval food plant of P. smintheus

P. smintheus

P. smintheus

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