Du 2 au 13 décembre 2019, les dirigeants de près de 200 pays se sont réunis à Madrid, en Espagne, à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 25) pour aborder les prochaines étapes cruciales du processus des Nations Unies sur cette problématique. Les montagnes ont occupé une bonne partie de la discussion lors de la COP 25, où de nombreuses parties prenantes se sont réunies pour discuter de la sensibilisation des environnements et communautés fragiles de montagne face aux effets des changements climatiques. Plusieurs événements étaient spécifiquement dédiés aux régions montagneuses et à leur résilience aux changements climatiques.
Norma Kassi, co-directrice du Réseau canadien des montagnes (RCM), a participé à la COP 25 où elle a rejoint le Global Indigenous Youth Caucus (caucus mondial pour les jeunes autochtones) en tant qu’Aînée et conseillère aux négociations. Étant membre de la Première nation Vuntut Gwich’in et du clan Wolf, le savoir traditionnel local a été transmis à Norma dès un très jeune âge. Depuis plus de 30 ans, elle travaille sur des questions liées à la sécurité alimentaire, aux changements climatiques, aux aires protégées autochtones, à la protection des espèces et des écosystèmes, à la recherche communautaire et dirigée par les Autochtones, à l’engagement des jeunes, au renforcement des capacités communautaires et au soutien de la croissance des Land Guardians (gardiens de la terre), des intendants et des moniteurs.
« La COP 25 a eu lieu à un temps et un endroit opportuns pour pouvoir incorporer les connaissances autochtones au dialogue sur le changement climatique, en particulier lorsque nos terres natales de l’Arctique fondent rapidement et nous préoccupent énormément quotidiennement», explique Norma. « Dans notre pays, nous avons les plus grandes montagnes du monde, et les glaciers de ces montagnes subissent les effets néfastes du changement climatique. Il est absolument primordial d’engager les jeunes, de travailler avec eux et de renforcer les capacités à tous les niveaux à mesure que nous progressons et agissons. »
Norma a participé à quatre panels différents traitant de la conservation des écosystèmes de montagne sur le terrain grâce à des partenariats, des connaissances autochtones en tant que solution aux changements climatiques; du renforcement des capacités des jeunes autochtones vivant au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest; et de l’importance de la recherche dirigée par les Autochtones et de la planification de l’utilisation des terres. Elle a également rendu compte du soutien du gouvernement pour relever les défis auxquels sont confrontées les communautés autochtones ouvrant la voie vers des solutions climatiques, notamment grâce aux énergies renouvelables.
Lors d’un événement de la COP 25 intitulé « Des solutions au sol, basées sur la nature, (ODD 15) : le soutien des Nations Unies aux populations et paysages », Norma a souligné les avantages que les montagnes représentent pour les humains et les écosystèmes, ainsi que la menace posée par la fonte des glaciers pour les communautés montagneuses. Cet événement a réuni des agences des Nations Unies et des partenaires représentant les peuples autochtones et communautés locales, le secteur privé et les jeunes pour démontrer les actions de collaboration entre les agences, les fonds et les programmes pour lutter contre les problèmes climatiques dans l’optique du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des objectifs de développement durable (ODD), avec un accent particulier sur l’ODD 15 (vie terrestre).
Norma a également discuté de la façon dont le RCM soutient plusieurs projets dirigés par des Autochtones à travers le pays. Ces projets ciblent des questions telles que les lois et gestion de la faune traditionnelles, le développement d’aires autochtones protégées, la création de protocoles de recherche communautaires sur les changements climatiques, et l’importance de la formation et du mentorat des jeunes Autochtones par des Chefs de partout au Canada.
« Ce qui est primordial pour nos jeunes en ce moment, c’est d’avoir une compréhension très approfondie de notre histoire en tant que peuples autochtones et des moyens par lesquels nous avons survécu jusqu’à présent, pour renforcer la résilience dans tous les aspects de leur vie — émotionnellement, spirituellement, physiquement et mentalement. Nous avons besoin d’offrir une formation et une éducation basées sur les terres pour nos jeunes, ce qui représente l’espace le plus éthique permettant aux peuples autochtones d’être outillés dans le but de créer du changement. Le RCM est en train de fusionner les connaissances autochtones et occidentales et je suis ravi de prendre part à ce projet. »
Norma a également eu la chance de parler avec la jeune activiste climatique Greta Thunberg. « Ce fut un plaisir de prendre le temps de dire merci à Greta Thunberg, pour son travail incroyable en mobilisant l’attention du monde sur cette crise à laquelle nous sommes tous confrontés », a déclaré Norma.
Le monde reconnaît enfin qu’il ne peut pas atteindre ses objectifs de conservation sans les peuples autochtones et les connaissances traditionnelles. Grâce à cet événement, des experts internationaux en changements climatiques ont découvert les communautés autochtones du Canada, qui ouvrent la voie à des solutions climatiques. La COP 25 a été l’occasion d’engager des discussions, de proposer des idées et des solutions, de créer des partenariats et de représenter le Canada au plus haut niveau tout en soutenant les dirigeants autochtones mondiaux et en présentant les réalisations du Canada au monde.