Tresser et réconcilier les modes de connaissances avec Dre Robin Wall Kimmerer

Auteur

Annie Webb

Publié

29 sept. 2020

Édité

29 sept. 2020

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La réconciliation entre les peuples autochtones et non autochtones nécessite une conversation ouverte et honnête pour comprendre nos histoires et expériences diverses. Ce n’est que par ce processus de réconciliation que nous pourrons relever les défis environnementaux urgents auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui, notamment le changement climatique, la perte de biodiversité, la santé publique et le bien-être. Les modes de connaissances autochtones doivent être intégrés de manière significative dans les politiques de gestion et les processus décisionnels, afin que nos terres, nos eaux et nos ressources puissent subvenir à nos besoins présents et pour les générations futures.

Le Forum « The Reconciling Ways of Knowing » (RWOK) (en anglais seulement) a été créé pour renforcer la relation entre les paradigmes de la science occidentale et les connaissances traditionnelles autochtones, lesquelles sont essentielles pour un lien plus durable avec notre planète et chacun de nous. RWOK organise une série de discussions en ligne pour faciliter le processus de réconciliation entre les modes de connaissances autochtones et scientifiques.

L’épisode le plus récent du forum RWOK, « Braiding Ways of Knowing » (traduction libre : tresser les modes de connaissances), met en vedette Dre Robin Wall Kimmerer, universitaire autochtone, écrivaine primée et récipiendaire de l’ordre du Canada, ainsi que professeur de biologie environnementale au State University of New York College of Environmental Science and Forestry. L’épisode comprenait également une discussion avec Dr David Suzuki, Dre Nancy Turner, Miles Richardson et l’Aîné Dave Chourchene Jr.

Dre Kimmerer a discuté de la manière dont les modes de connaissances autochtones et scientifiques peuvent être tressés ensembles dans son travail sur le rôle des connaissances traditionnelles pour la restauration écologique. Étant donné que ses ancêtres de la nation Potawatomi ont perdu leurs terres traditionnelles et leurs connaissances ancestrales, elle a grandi avec peu de connaissances culturelles de son peuple. Mais elle a rapidement développé une passion pour les plantes, ce qui l’a réunie avec ses traditions culturelles. Elle est optimiste au fait qu’une grande partie des connaissances traditionnelles perdues peuvent être reconstruites en une seule génération et aider à guider le chemin vers la réconciliation.

Braided sweetgrass. Photo by Jamfam1000, Wikimedia Commons

Braided sweetgrass. Photo by Jamfam1000, Wikimedia Commons

Son livre primé intitulé « Braiding Sweetgrass : indigenous wisdom, scientific knowledge and the teachings of plants » (en anglais seulement) traite du monde de la botanique du point de des traditions autochtones. Elle explique que tresser les modes de connaissances est comme une tresse de foin d’odeur, laquelle est considérée comme une plante sacrée dans de nombreuses cultures autochtones. Le premier brin de la tresse représente le savoir occidental et le second, le savoir traditionnel autochtone. Le troisième brin réunit les deux premiers et représente la connaissance des plantes elles-mêmes, car les plantes “savent” déjà ce que nous pouvons apprendre sur elles par nos modes de connaissances.

Sweetgrass. Photo by Kodemizer, Wikipedia

Sweetgrass. Photo by Kodemizer, Wikipedia

Le foin d’odeur a diminué dans toute son aire de répartition naturelle. On pensait autrefois que cela était dû aux perturbations humaines et à la fragmentation de l’habitat. Kimmerer a discuté des connaissances traditionnelles et de la récolte du foin d’odeur avec des vanniers mohawks et a conçu une expérience pour déterminer la cause de ce déclin. L’expérience a démontré que le foin d’odeur prospérait lorsqu’il était récolté selon les pratiques traditionnelles, alors qu’il diminuait dans les parcelles témoins sans récolte. Comme les peuples des Premières Nations récoltent et coexistent avec le foin d’odeur depuis des millénaires, il y a eu une symbiose et une co-évolution entre les humains et ces plantes.

Il existe une explication à la fois occidentale et traditionnelle à ces résultats, qui nous amènent toutes deux à comprendre ce que les plantes “savent” déjà. Kimmerer conclut : « Si nous prenons soin des plantes, elles vont s’épanouir. Si nous les ignorons, elles disparaîtront. C’est un exemple pratique de la réconciliation des modes de connaissances ».

Restez à l’écoute de l’épisode 4 du forum RWOK (titre : TBC), fièrement soutenu par le Réseau canadien des montagnes.

Vous avez raté le 2e épisode ? Vous pouvez regarder « Enacting Ethical Space in Knowledge Sharing » ici.

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