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Ce rapport traite « des changements climatiques, et hydrologiques » qui placent la Colombie-Britannique (C-B) « face au futur de plus en plus incertain de sa ressource en eau. » (1) Rosie Simms et Oliver M. Brandes identifient cinq enjeux relatifs à l’eau dans la province : « accroitre la résilience aux sècheresses et aux inondations; assurer la durabilité de la ressource en eau; mieux comprendre l’état des bassins-versants de C-B; protéger la qualité de l’eau potable et de l’eau à des fins récréatives et réconcilier les liens entre énergie et eau. » (1) Ils proposent dans leur rapport des façons pour parvenir à répondre à ces enjeux en considérant « les changements dans le cycle de l’eau, la législation sur l’eau, et suggèrent de nouvelles formes décisionnelles» (1)
Le premier enjeu, accroitre la résilience aux sècheresses et aux inondations, s’inscrit en réponse aux périodes de sècheresses et d’inondations de plus en plus imprévisibles dans la province. N’étant pas prêt à faire face à l’imprévisibilité accrue des ces évènements climatiques, le gouvernement de C-B a subi les revers associés aux augmentations des coûts dues à ces perturbations. Les chercheurs proposent dans leur rapport de développer « des politiques d’adaptation au climat pour les communautés qui incluraient des plans d’action en réponse aux sècheresses et aux inondations » (7) afin de réduire l’impact d’évènements climatologiques imprévus susceptibles d’affecter la ressource en eau.
Le second enjeu, la durabilité de la ressource en eau pour les environnements naturels, implique une réduction de l’utilisation de l’eau et de son gaspillage afin d’améliorer la qualité de l’eau et de ses écosystèmes. Plusieurs régions en C-B ont alloué une trop grande part des ressources en eau à des fins d’usage domestique et industriel, et ce « à un coût élevé pour la santé des écosystèmes. » (9) Une augmentation dans les coupes forestières, la production d’énergie, et le détournement des cours d’eau ont eu des effets négatifs sur la qualité de l’eau. L’usage non-durable et le gaspillage d’eau par la population et les industries ont des effets à long terme sur la santé écologique des environnements naturels de C-B. Les chercheurs proposent donc de protéger la ressource en eau de la province en renforçant les lois sur la protection des habitats, en créant des processus locaux qui détermineraient des seuils d’usage de l’eau, et en rendant davantage disponible l’information concernant les eaux de surface et souterraines.
Le troisième enjeu, comprendre l’état des bassins-versants de C-B, souligne le manque de données sur l’état des bassins-versants de la province. Les données sur le flux des rivières, les eaux souterraines et les eaux de surface permettent aux décideurs de comprendre les besoins en eau en C-B, et l’impact qu’ont ces usages sur l’écologie de l’eau. Les chercheurs proposent le développement de politiques qui incomberaient à tous détenteurs de permit d’usage d’eau de rapporter leur utilisation régulièrement. Standardiser la collecte de ces données, leur partage et leur distribution seraient aussi des mesures mises en place par ces nouvelles politiques.
Crédits photo: Keith Williams
Le quatrième enjeu, protéger la qualité de l’eau, met l’emphase sur la responsabilité qu’à la C-B de protéger les sources d’eau contre la pollution et leur usage abusif afin d’assurer la durabilité à long terme de cette précieuse ressource.
Les chercheurs croient en l’importance d’instaurer des mesures d’actions qui vont dans le sens des lois provinciales sur la durabilité de l’eau et la protection de l’eau potable (Water Sustainability Act and Drinking Water Protection Act), tout spécialement dans les bassins-versants à risque. Aussi, des régulations et l’implantation d’une législation et de politiques visant à coordonner les effets de gestion cumulative, et visant à « [protéger] la qualité des eaux souterraines » (16) ainsi que des eaux de surfaces sont conseillées.
L’enjeu final, réconcilier les liens entre eau et énergie, souligne l’aspect préoccupant de la demande accrue de la C-B en énergie. L’hydroélectricité produit 90% de l’électricité en C-B. De plus, la demande croissante en énergie nécessite une augmentation du nombre d’infrastructures dans la province. La dépendance de la C-B pour l’énergie hydroélectrique « a un impact substantiel et croissant sur le paysage hydrologique, et la disponibilité en eau, qui à leur tour affectent la viabilité des différentes formes de production d’énergie. » (19) Les chercheurs proposent que des décisions, engageant toutes les parties touchées, soient prises à l’effet de l’utilisation de l’eau comme source d’énergie. Ces décisions doivent se pencher sur les différents enjeux liés à l’usage de l’eau comme source d’énergie, et la conservation de l’eau et de l’énergie au lieu d’avoir en priorité le développement de nouvelles infrastructures.
L’écologie de l’eau en C-B est de plus en plus sous tension en réponse aux changements climatiques et à l’usage domestique et industriel accrue. Ce rapport met en lumière cinq des plus gros enjeux liés à l’eau dans la province, et suggère des méthodes afin de répondre à ces défis dans un contexte plus large. Les idées présentées dans ce rapport mettent l’accent sur l’influence qu’ont nos actions sur le paysage et sur l’eau, et incitent à une gestion accrue de celles-ci, un renouveau en réponse à la gestion directe de l’eau et des bassins-versants qui préconise actuellement, mais qui fait abstraction des actions posées par différent acteurs (population, industries).